Leadership, décisions et valeurs : Les choix de Caroline Flaissier
01:59.87
Margaux-Ilona Letouche
Bienvenue dans Beyond The Role, merci infiniment Caroline Flessier d'être avec nous, d'avoir accepté l'invitation. Caroline, tu es administratrice indépendante, tu es également ex-CEO de grosse boîte et c'est aussi un peu pour ça que j'adore avoir ton parcours et tes conseils et tes stratégies aujourd'hui dans le podcast. Tu es aussi maman de deux filles.
02:20.41
Margaux-Ilona Letouche
On va pouvoir parler un petit peu de conseils et de choses que tu vas mettre en avant tout au long de ce podcast, parce que tu es aussi administratrice de grandes entreprises et tu l'as été pendant tout un moment de ta carrière. On va pouvoir parler aussi de ton parcours et de ta carrière justement, de ce qui s'est passé, de comment tu as atteint tel ou tel poste. Tu as été CEO, ce qui n'est pas le cas de beaucoup de femmes aujourd'hui, on le sait, il y a encore un pourcentage très faible de femmes qui atteignent ces postes-là.
02:45.45
Margaux-Ilona Letouche
notamment dans des grandes entreprises. Et donc, merci infiniment d'avoir accepté l'invitation, Caroline. Merci...
02:50.76
Caroline
Bonjour, Margaux-Ilona, et merci pour l'invitation.
03:16.92
Margaux-Ilona Letouche
Avec plaisir, on va rentrer dans le sujet avec les deux questions que je pose à chaque fois. Quelle est ta propre définition du leadership Caroline ? Ok. Deuxième question que je pose à chaque fois, c'est quelle est ta propre définition de l'ambition féminine ?
03:24.38
Caroline
Pour moi, la définition du leadership, c'est la capacité d'emmener des équipes tous ensemble pour atteindre un but qui nous dépasse tous. En gros, c'est le dépassement de soi, mais pour quelque chose qui nous dépasse et tous ensemble.
03:45.60
Caroline
Alors je ne sais pas moi si l'ambition est genrée en fait. Je pense qu'il y a une ambition pro et une ambition perso. Il se trouve que les hommes et les femmes n'ont pas forcément les mêmes envies. Mais pour moi l'ambition c'est de capacité à se dépasser, à atteindre des objectifs. Mais pour moi ce n'est pas genré en fait. Mais il y a par contre une ambition pro et une ambition perso qui n'est peut-être pas la même en fonction du genre.
04:09.28
Margaux-Ilona Letouche
Quand tu dis qu'ils n'ont pas envie de la même chose que ce que tu en penses par exemple.
04:12.55
Caroline
Je pense que d'un point de vue, une maman, une femme, avec ou sans enfant d'ailleurs, ce n'est pas le sujet je pense. Et beaucoup dans le sens, il y a des étapes dans la vie qui font qu'à un moment c'est vrai qu'on a envie d'avoir l'ambition personnelle et quelque chose qui est
04:33.32
Caroline
qui est vraiment fondateur et qui est essentiel. L'ambition professionnelle est un projet qu'on gère aussi mais qui sont deux choses en fait qu'on gère en même temps. Peut-être que pour les hommes c'est peut-être plus ambition pro-perceau, vont ensemble, vont de pair, ce qui est peut-être pas forcément la même chose en fait chez les femmes. En tout cas moi ce que j'ai constaté c'est que je pense pas que l'ambition soit genrée mais par contre il y a une ambition pro et une ambition perso.
05:02.02
Margaux-Ilona Letouche
Est-ce que dans ton parcours, tu as pu justement avoir cette différence-là des personnes que tu as pu accompagner, des personnes que tu as pu avoir dans tes équipes, où tu as vu cette différence entre ambition pour le perso ?
05:12.77
Caroline
Alors moi je l'ai vécu au moment où j'étais enceinte, ma première fille en fait, je me suis rendue compte, je me posais énormément de questions, comment le dire à mon boss, à mes boss à l'époque, j'en avais deux. Je me suis posé toutes ces questions et je me suis dit mais dans le fond en fait on gère plusieurs projets et c'est ok, mon job à l'époque d'ailleurs c'était de gérer des projets.
05:32.47
Caroline
Et donc je me suis dit, je peux faire les deux, en fait c'est pas l'un ou l'autre, c'est l'un et l'autre, il faut que j'apprenne à les gérer et puis parfois il y a plus d'intensité sur un projet que sur un autre et c'est ok en fait, on est qu'une seule personne donc en fait on peut tout faire en même temps. Donc c'est à ce moment-là que je me suis dit, finalement c'est pas l'un ou l'autre, c'est l'un et l'autre.
05:54.24
Caroline
C'est ce que j'ai fait toute ma carrière pro, et perso de se dire qu'on met plus d'intensité dans l'un en fonction de ce qui se passe dans nos vies, puisqu'on n'est que des êtres humains.
06:08.92
Caroline
parfois il y a plus d'intensité à mettre dans notre vie personnelle, parfois professionnelle et toujours en fonction de ces objectifs de vie qu'on se fixe. Sachant que moi j'ai une manière assez très structurante en fait dans ma vie, c'est de me dire le perso quand même est toujours la majeure dans les décisions que je prends.
06:37.82
Margaux-Ilona Letouche
Quand je t'entends parler, il y a une partie aussi où j'ai l'impression qu'il y a une sorte de métaphore dans les projets où finalement tu vas pas ni le mettre sur un piédestal ni le mettre en le sous-estimer tout ce qui est ton projet de vie perso. Il est parmi les autres projets que tu vas avoir et en fait il fait partie de ce que tu as priorisé en fait selon les besoins. Est-ce que c'est le cas ? Ok.
06:57.40
Caroline
Oui, alors ça n'a pas toujours été le cas. Quand j'ai commencé à bosser, on me disait de moi, tu as énormément d'ambition. Oui, j'avais beaucoup d'ambition professionnelle parce que je voulais absolument être manager, je voulais avoir des responsabilités, je voulais aussi avoir un bon salaire. Donc c'était vraiment des moteurs que j'avais quand j'ai commencé à travailler.
07:21.75
Caroline
Et puis j'ai été enceinte, donc principe de réalité en fait. On nous dit qu'on n'est pas malade, qu'on est enceinte, mais c'est vrai que physiquement en fait on court moins. Moi en plus j'ai été alité pendant pas mal de temps, donc c'est vraiment physique en fait, j'avais pas le choix, donc il a fallu que je...
07:45.23
Caroline
je calme mon rythme. Et puis, quand ma fille a eu deux ans, en fait, je me suis retrouvée seule avec ma fille. Et c'est vrai qu'encore, à nouveau, principe de réalité. Comment est-ce que j'organise ma vie pro et perso ? Et toujours dans cette idée de se dire, j'ai des projets, j'ai plein de choses à faire, j'ai envie de faire plein de choses, j'ai envie de m'accomplir aussi. Et donc, c'est comme ça qu'on organise les choses.
08:16.38
Margaux-Ilona Letouche
Donc il y a vraiment une partie, j'ai envie de dire, un peu stratégique finalement dans la manière dont t'organises les choses.
08:22.47
Caroline
Oui, il y a des stratégies, il y a des stratégies de vie. En fait, je disais il y a le principe de réalité et puis après il y a des stratégies de vie. Moi je voulais absolument, j'ai eu très jeune en fait des équipes à manager et donc le plus simple c'était toujours de se dire, on se dit ce qu'on fait, on fait ce qu'on dit, on suit que des objectifs communs et puis c'était d'avoir un cadre.
08:50.72
Caroline
de vie, des règles de vie, des règles de vie d'équipe. Les règles de vie d'équipe, c'est tout bête, mais quand on est en réunion autour d'une table avec son équipe, on n'a pas du tout les mêmes enjeux. Donc chacun, on n'est pas dans les mêmes cycles de vie, on n'est pas dans les mêmes moments de vie.
09:10.50
Caroline
Certains ont toute la journée pour faire beaucoup de choses, d'autres ont un temps beaucoup plus court, on n'a pas les mêmes responsabilités et ça c'est vrai que c'est quelque chose, alors on me l'a expliqué très vite parce que comme je disais, j'ai pris des responsabilités assez jeunes et j'avais des personnes plus âgées que moi à manager et c'est vrai que ça a été
09:29.41
Caroline
Pour moi c'était pas évident au début, d'ailleurs je savais même pas si ça me plaisait vraiment puisque je me suis retrouvée très vite en charge d'une équipe d'une quarantaine de personnes et voilà avec des enjeux on était tous très différents donc comment est-ce que moi
09:31.51
Margaux-Ilona Letouche
Mmh.
09:45.14
Caroline
plus jeune, j'emmène une équipe forcément plus expert et plus compétente que moi vers un objectif, c'était quelque chose qui m'a beaucoup questionné. Ensuite, on trouve une manière de fonctionner tous ensemble et finalement, ça, c'était l'essentiel.
10:03.18
Margaux-Ilona Letouche
Ouais, fonctionnait ensemble. Et justement, qu'est-ce qui t'a... Qu'est-ce qui t'a poussé à accepter ces postes-là ? Tu as dit que t'étais un jeune âge. Quel âge avais-tu du coup à ce moment-là ? Ok. La tenacité de mon boss.
10:14.82
Caroline
Je pense que je devais avoir 26-27 ans, ce qui m'a poussée à les accepter, honnêtement j'ai d'abord refusé. Donc je dirais c'est mon boss de l'époque.
10:30.95
Caroline
Ce qui m'a poussé à les accepter c'est aussi le challenge, moi j'aime me dépasser, j'aime tester des choses, je suis très très curieuse et puis j'en avais envie donc j'en avais envie, c'est aussi pour ça je pense qu'on me l'a proposé.
10:47.40
Caroline
Quand on m'a proposé ce premier job de manager d'une grosse équipe, je me souviens que je voulais changer de métier. Parce que je me suis dit que ça fait déjà 4-5 ans que je suis dans ce métier, j'ai envie de faire autre chose. C'est à ce moment-là que mon boss est venu me voir en me disant qu'on me propose de prendre la responsabilité de l'équipe.
11:08.51
Caroline
Et moi j'avais envie de voir autre chose donc au début je lui dis non et puis voilà on a pas mal discuté et puis évidemment j'ai dit oui, j'ai relu le challenge et j'ai adoré ce challenge mais c'est vrai que au début je me voyais plutôt changer de métier et puis continuer de progresser petit à petit, prendre des équipes un petit peu plus grosses donc
11:15.54
Margaux-Ilona Letouche
Mm-hmm.
11:30.08
Caroline
quand il m'a proposé j'avais déjà une équipe de cinq six personnes et puis je me disais voilà je vais faire une petite étape à quinze et puis après un peu plus et puis voilà il m'a proposé une plus grosse équipe et je me suis régalée mais c'est vrai qu'au début ça demande en fait de mettre un cadre et des règles de vie c'est aussi bête que les heures de réunion que
11:55.65
Caroline
Qu'est-ce qu'on fait quand on est en réunion ? Est-ce que chacun part avec qui fait quoi ? Le qui fait quoi est très important. Le timing aussi, se dire je vais à une réunion si vraiment j'ai quelque chose à y faire et quand je ressors, j'ai contribué.
12:03.27
Margaux-Ilona Letouche
Mmh. Mmh.
12:12.49
Caroline
pour que l'équipe continue de créer de la valeur. Donc ça c'est des choses qui étaient assez importantes pour moi et que je devais partager avec l'équipe pour, outre la verbalisation en fait, se dire concrètement à quoi ça correspond.
12:26.36
Margaux-Ilona Letouche
Quand tu t'es lancé justement, alors on parle souvent de la peur de l'échec, tu sais, quand tu te lances et que tu challenges, bah évidemment que tu peux potentiellement faire face à l'échec, tu peux faire face à un challenge qui finalement est quelque chose qui est un tremplin pour toi, mais en tout cas tu as aussi la possibilité d'échouer parce que du coup tu connais pas. Comment est-ce que tu as vécu ou réagi face à cette potentielle peur de l'échec finalement en te challengeant comme ça ?
12:52.31
Caroline
Alors moi, ça vient d'un peu plus loin que ça. En fait, moi, j'ai eu une éducation qui n'était pas du tout tournée vers les notes. Donc en fait, la maison, bonnes ou mauvaises notes, ce qui comptait, c'était de s'être bien comportée, d'avoir appris. Surtout, ça, c'était très important de se dire qu'est-ce que j'ai appris et qu'est-ce que j'ai pas compris pour mieux faire la prochaine fois. J'ai un frère, on n'a pas du tout été
12:58.11
Margaux-Ilona Letouche
OK. OK.
13:18.25
Caroline
éduquer autour des bonnes notes. Et donc c'est vrai que quand j'ai commencé à travailler, j'ai pas du tout eu cette peur de l'échec. Je me disais vraiment, bon ben voilà, je tente, je suis curieuse, j'essaye, je veux apprendre. Et donc c'est vrai que j'étais un petit peu tout feu tout flamme, je testais plein de choses, j'essayais, des fois ça marchait pas et puis je recommençais. Donc ça, c'est quelque chose que j'ai pas vraiment rencontré.
13:46.53
Margaux-Ilona Letouche
Ok. Est-ce que t'as postulé à des postes où t'avais, je sais pas, 30 ou 40% de la fiche de poste, du coup ? Ok.
13:48.06
Caroline
Par contre, j'ai rencontré des moments, des projets, des choses qui n'ont pas marché, mais très vite à reconnaître, bon, bah ça, ça n'a pas marché, donc il faut essayer autre chose. Oui, ça... Oui, oui, et puis j'ai pas... Comme c'était... Alors moi, j'ai beaucoup évolué dans des environnements masculins. Tout le monde faisait ça, en fait.
14:15.67
Margaux-Ilona Letouche
C'était la norme ! Oui.
14:19.72
Caroline
Donc oui oui, ça j'ai beaucoup fait mais tout le monde faisait ça et quand même moi j'ai fait 16 ans dans un grand groupe, dans le même groupe, donc c'est vrai qu'à un moment on est aussi beaucoup, donc il y a des gestionnaires de carrière,
14:35.48
Caroline
des talents de développeurs, etc. On est très encadrés. Et donc c'était pas des vraies candidatures, on envoie une aide de motivation, etc. Donc c'est plus, il y a des postes qui nous intéressent et donc on en parle et on échange. Mais oui, oui, ça moi je l'ai fait. Et c'était pas... Voilà, je me suis jamais questionnée là-dessus, en fait. Mais tout le monde le faisait, donc c'était pas...
14:53.28
Margaux-Ilona Letouche
Et...
15:02.65
Margaux-Ilona Letouche
quels seraient tes conseils pour une femme, même si tout le monde le fait, qui est quand même un petit peu en difficulté avec cette idée-là, avec cette idée de se mettre dans ce challenge-là, peut-être aussi parce qu'elle n'a pas le même historique que toi, comme tu l'as dit, par rapport aux notes, qui en effet peut-être a un impact inconscient peut-être, mais en tout cas sur la notion de l'échec et du poids de l'échec,
15:25.72
Margaux-Ilona Letouche
sur ta valeur, sur comment tu te vois ou voilà, sur ton évolution, quels seraient tes conseils à des femmes qui ont peut-être envie de tester des choses mais qui se disent ah non mais ça va pas parce que j'ai pas assez de coches sur la fiche de poste potentiellement aussi en interne, justement ça peut être aussi des conseils pour des femmes qui sont dans des grands groupes.
15:48.39
Caroline
Je crois qu'aujourd'hui, ce qui est important, c'est vraiment qui on est, ce qu'on peut apporter à une équipe. L'expérience est quelque chose d'important, ça c'est sûr. Mais l'expérience, on en a tous et l'expérience, en fait, on le voit. Donc c'est quelque chose. Voilà, on a l'expérience. Aujourd'hui, on cherche beaucoup de personnalités. On cherche à faire des bonnes équipes qui fonctionnent bien ensemble. C'est le concept de l'intelligence collective.
16:15.90
Caroline
Et donc le conseil que j'aurais c'est de se dire voilà qui je suis, de bien connaître ses moteurs et ses drivers et si on veut intégrer une équipe qui a justement les mêmes moteurs, les mêmes drivers, il faut y aller, il faut pas hésiter. Je vais te raconter un truc, Margo et Liona, c'est que moi j'ai fait un petit peu de chasse de tête, j'ai adoré ce job et quand on demande à un homme de se présenter en une minute, régulièrement l'homme va dire
16:45.55
Caroline
Moi je suis père de famille, j'ai trois enfants, j'aime les bons restos, le rugby, je suis un team player, voilà, moi ce que j'aime, c'est me dépasser, etc. Et quand on demande à une femme de se présenter en une minute, la femme en général nous refait son CV. Donc moi j'ai démarré contrôle de gestion, ensuite j'ai été responsable administratif, j'ai fait ci, j'ai fait ça, etc. en une minute.
17:09.70
Margaux-Ilona Letouche
Ok.
17:11.48
Caroline
Et c'est vrai que mécaniquement, et quand on est face à des personnalités qui se présentent différemment, on a tendance à se dire, on trouve des affinités personnelles avec la personne qui va être présentée de manière très chaleureuse et très...
17:32.26
Caroline
justement ce team player et c'est vrai que avec la personne qui s'est présentée en faisant son cv on est plus sur de l'intellectuel et donc on parle au cerveau et voilà et c'est de cerveau à cerveau et c'est bien aussi mais il manque quelque chose parce qu'en tant que personne on est plus qu'un cerveau et on est plus qu'une expérience
17:47.55
Margaux-Ilona Letouche
Mmh.
17:53.37
Caroline
Et je crois que le conseil c'est ça, c'est de se dire qui je suis en plus d'être toute cette expérience. Parce que moi je trouve, et c'est ce qui est important dans les équipes aujourd'hui, quand on dit la diversité est importante dans une équipe, l'intelligence collective, c'est aussi toutes ces personnalités qui font qu'on arrive à créer de la valeur, à construire des choses qui sont un petit peu différentes.
18:15.01
Caroline
Et là je trouve que c'est vrai que les femmes ont mis l'huile, donc en fait il faut aussi apporter ça quand on se présente à un entretien et quand on vise un nouveau job.
18:20.81
Margaux-Ilona Letouche
Mmh.
18:28.30
Margaux-Ilona Letouche
Ouais, ça me parle beaucoup la notion de... On parle aussi de la notion de couche d'oignon en fait. Toutes ces couches qu'on nous a remises sur ce que tu dois mettre en avant quand tu parles à telle personne, la manière dont tu dois être. En fait, il y a tellement de choses qu'on nous a dit de faire que finalement, c'est un peu ce que tu viens de dire, finalement quand on se présente à quelqu'un, on se présente plus en tant que qui on est.
18:51.24
Margaux-Ilona Letouche
un peu l'essence même de la personne, mais on se présente avec il faut que je dise mon CV, il faut que je m'assure de dire telle chose, il faut que je m'assure qu'ils comprennent bien pourquoi j'ai arrêté pendant sept mois ici au lieu de cinq mois parce que du coup j'avais telle ou telle chose. Je pense qu'il y a une partie un petit peu de il faut que, qu'on a un culquet un peu davantage aux femmes, on parle beaucoup du syndrome de la bonne élève tu sais.
19:12.26
Margaux-Ilona Letouche
où les femmes sont quand même de manière générale, encore une fois je le répète dans ce podcast, je le répète un nombre de fois, énorme, mais je généralise et c'est normal et on prend plus la casquette de statistique plutôt que la casquette de chaque humain spécifiquement et unique et c'est le cas, mais là je vais généraliser et les femmes sont beaucoup plus touchées par ce syndrome de la bonne élève et c'est assez vraiment parce que t'as dit il n'y avait pas les notes
19:35.52
Margaux-Ilona Letouche
les notes chez les enfants sont beaucoup plus importantes pour les petites filles que pour les petits garçons. Donc c'est marrant, tu vois, que toi t'aies pas eu ce point-là. Moi ça me questionnerait, tu me dis si tu veux y répondre, mais ça me questionnerait de savoir s'il y a eu du coup une différence entre tes notes, celle de ton frère, ta perception de l'école, celle de ton frère. Parce que du coup, d'enlever cette histoire d'importance des notes, je trouve un poids assez important sur le reste de ta vie.
20:02.31
Caroline
Alors je vais pas parler pour mon frère, par contre, pour moi, je pense que ça a eu beaucoup d'importance, oui, parce que j'ai pu me trouver, en fait. J'avais pas du tout de pression de savoir est-ce que je veux faire des sciences, des lettres, est-ce que j'ai les bonnes notes ou pas. Et je pense que ça a contribué, en fait, à me révéler quand j'ai fait des études supérieures. C'est-à-dire que moi, j'étais pas du tout une enfant mature. Voilà, j'ai...
20:05.74
Margaux-Ilona Letouche
Oui.
20:29.40
Caroline
terminale, j'ai eu mon bac vraiment tout juste et je voulais aller à la fac. De toute manière je voulais aller à la fac, c'était quelque chose qui était important pour moi. Je rêvais de liberté, je pense que ça me correspondait mieux. Étonnamment, à l'époque c'était un Dug, donc j'ai fait un Dug mathématique, informatique et
20:43.56
Margaux-Ilona Letouche
Mm-hmm.
20:52.24
Caroline
appliqué aux sciences en dogmias et étonnamment en fait j'ai eu des super bonnes notes en fac mais vraiment très bonnes notes en fac et ensuite je suis rentrée en école d'ingénieur mais c'est vrai que c'est quelque chose je pense que ça m'a permis de faire ça c'est de me dire voilà je suis arrivée à la fac j'ai commencé à ouvrir des livres qui étaient passionnants et
21:13.92
Caroline
Et sur les sciences, sur la physique, je me suis passionnée de physique et de mécanique. J'ai adoré ça. Et c'est vrai que le fait de ne pas être catégorisé, de ne pas avoir une valeur qui était la mienne, de me dire voilà, moi je vois un temps en sur 20. Je pense que ça m'a beaucoup aidé à avoir des super notes et me développer en fait, tout simplement.
21:39.53
Margaux-Ilona Letouche
Et si on l'applique au monde pro, du coup, comment est-ce que tu pourrais faire cette application-là dans le monde pro et utiliser un petit peu cette réussite finalement dans ton éducation, mais l'appliquer au monde professionnel aujourd'hui ?
21:50.91
Caroline
Mais je pense que ça m'a beaucoup aidé moi dans les entretiens de fin d'année par exemple, c'était de comprendre vraiment est-ce que j'étais au bon endroit, est-ce que j'avais quelque chose qui me correspondait. Et je pense que c'est ça l'enjeu parce qu'on est tous capables d'avoir des bonnes notes dans une matière quelle qu'elle soit. La question c'est de se dire est-ce que je suis
22:12.67
Caroline
vraiment au bon endroit avec un job qui sollicite ce dans quoi je suis bonne ou pas. Donc ça, c'est des questions, c'est peut-être l'histoire d'une vie, je ne sais pas, mais en tout cas, c'est vrai que c'est des questions qui sont assez clés pour se dire est-ce que je me réalise et je ne me réalise pas. Dans les entreprises, parfois, les entreprises mettent en place des parcours d'experts.
22:41.06
Caroline
Et être expert, c'est pas aussi noble entre guillemets que avoir un parcours de manager, etc. Mais moi là dessus, je suis pas vraiment d'accord parce qu'on a besoin d'experts. On a besoin d'experts, on a besoin de managers, on a besoin de généralistes et de spécialistes.
22:56.58
Caroline
C'est le propre de toute équipe performante. Alors pourquoi est-ce qu'il y en a un qui est plus valorisé que l'autre ? Ça, je ne sais pas, mais je pense que les entreprises tendent à un petit peu rééquilibrer les choses. Mais c'est vrai. En fait, ce qui compte, c'est que finalement, on soit bon dans ce qu'on fait pour toujours, dans le monde de l'entreprise, créer de la valeur. L'objectif d'une entreprise, c'est de créer de la valeur.
22:57.69
Margaux-Ilona Letouche
Mmh.
23:21.68
Margaux-Ilona Letouche
Quand tu dis créer de la valeur, moi je suis 100% d'accord avec ça, quand tu dis créer de la valeur, comment est-ce que tu penses que ça se définit dans le monde professionnel quand tu grimpes l'évolution ? Comment est-ce que toi tu t'arrives à dire j'ai créé de la valeur, c'est bon je l'ai fait ? À quel moment ? Tu vois c'est quoi les critères ?
23:42.32
Caroline
Donc tu as tout ce qui est quantitatif en se disant, est-ce que j'ai fait grimper mon PNL ?
23:49.53
Caroline
j'ai fait gagner de la valeur économique à l'entreprise, ça c'est une première chose. Ensuite, tu as des baromètres sociaux qui peuvent te donner aussi une idée de se dire est-ce que j'ai fait tendre. Voilà, on a toujours cette vision de l'entreprise, on entend beaucoup, il faut transformer les cultures, transformer les modes de management, etc. Il y a des baromètres sociaux qui indiquent en fait est-ce qu'on est dans la bonne direction ou pas.
24:16.12
Caroline
Sachant que c'est jamais quelque chose d'évident et transformer la culture, c'est quelque chose vraiment sur lequel est-ce qu'on peut vraiment transformer la culture d'une entreprise ? Ça sera sûrement un autre podcast mais c'est des vrais sujets en fait.
24:28.94
Margaux-Ilona Letouche
C'est des vrais sujets intéressants et importants.
24:33.61
Caroline
Voilà. Donc, il y a ça. Et puis ensuite, il y a l'équipe que tu construis. Il y a des projets. En fait, la dynamique d'une équipe, c'est ton équipe qui vient te voir en disant non, mais là, en fait, moi, je ne suis pas d'accord. Quand tu as une équipe qui vient te voir et qui te challenge et qui te dit là, je ne suis pas d'accord. Là, je trouve que tu vois dans telle réunion, peut être tu aurais dû dire ça, etc. Là, tu as gagné. Là, tu as créé de la valeur parce que tu as créé une équipe
25:01.83
Caroline
qui te donne du feedback, tu as créé une équipe qui est capable de te remplacer aussi et je pense que le prop du manager c'est qu'on n'ait plus besoin de lui en fait, on crée des choses et puis voilà l'entreprise reste, les managers passent, c'est le prop du manager en fait, c'est de se dire je crée quelque chose qui est pérenne et je forme ou je transmets en tout cas
25:26.87
Caroline
Tout ce qu'on fait, l'idée c'est d'être emplacé à un moment parce qu'on a créé de la valeur, on a atteint des objectifs qui sont plus grands que nous et puis l'entreprise est quelque chose qui vit et qui avance et qui grandit aussi.
25:41.18
Margaux-Ilona Letouche
Ça a raison avec ce que tu as dit tout à l'heure sur le leadership finalement, c'est suivre un but qui est plus grand que soi finalement à travers une entreprise, à travers des visions qui sont encore plus grandes et en fait tu mets un peu ta pierre à l'édifice. J'aime beaucoup ce que tu viens de partager, je pense que c'est un point qui peut avoir un impact et je pense sur le bien-être aussi, cette notion d'être ok avec le fait d'être de passage ou peut-être même remplaçable. Qu'est-ce que tu en penses ? Qu'est-ce que tu dirais sur ça ?
26:10.93
Margaux-Ilona Letouche
dans le monde professionnel.
26:13.46
Caroline
Moi je pense que c'est déjà l'entreprise, pour moi en fait l'entreprise est un objet en fait sur lequel on veut faire grandir. Donc ça c'est quelque chose qui importe ensuite en fonction des moments de l'entreprise, en fonction de ce qui est nécessaire pour l'entreprise on va mettre des personnes pour emmener cette entreprise vers un objectif qui est toujours en général plus grand que soi mais ça c'est tout à fait normal.
26:41.13
Caroline
Et donc, il y a des profils différents en fonction des besoins de l'entreprise. Donc ça, c'est quelque chose qui est, c'est le postulat de base. Et c'est vrai que, en fait, un manager est là et c'est plutôt une courroie de transmission. Aujourd'hui, on est dans un monde, on parle beaucoup de décentralisation, on parle beaucoup de transformation, etc. Le manager, le leader n'est qu'une courroie de transmission pour emmener une dynamique
27:07.77
Caroline
pour aider chacun aussi à trouver sa place. Le manager est là pour ça. Pour moi, c'est un point hyper important. Il y a pas mal de grandes entreprises qui font tourner ces managers. Tous les 3-4 ans, les managers tournent, etc. Mais c'est aussi ça, parce que c'est le renouveau. Il faut trouver des respirations, des nouvelles idées. Aujourd'hui,
27:30.49
Margaux-Ilona Letouche
Mm-hmm.
27:34.31
Caroline
piloter une équipe c'est fatigant en fait c'est usant donc il faut trouver des respirations et c'est tout à fait normal en fait de se dire là on change de job ça pour moi c'est ok c'est la base en fait quand on veut faire du management
27:51.26
Caroline
c'est qu'on n'est pas du tout propriétaire ni de son équipe, à moins qu'on soit entrepreneur et que ce soit son entreprise. Mais c'est vrai que quand on est dans une entreprise, l'entreprise n'est pas à nous et donc on est là au service de l'entreprise. C'est vraiment le postulat de base et qu'il ne faut pas oublier, je pense.
28:10.09
Margaux-Ilona Letouche
Oui, bien sûr. Et en même temps, dans ce que tu dis, il y a aussi une partie de t'es là au service de l'entreprise, mais en même temps, la structure de l'entreprise va t'apporter aussi énormément sur l'instant où tu y seras. Et donc je trouve qu'il y a une belle situation de win-win, en fait, quand tu as ce prisme-là, de cette perspective-là.
28:29.29
Margaux-Ilona Letouche
sur l'entreprise où tu dis je suis à son service en même temps, c'est là pour me faire apprendre, pour me faire évoluer, pour me faire grandir. Il y a un win-win qui se crée, qui est hyper intéressant. Et de même quand tu me dis changez de poste, c'est ok, c'est même normal. Pareil, je trouve qu'il y a un win-win là dedans qui est que je ne me...
28:49.38
Margaux-Ilona Letouche
m'attache pas en fait à un poste en particulier, je m'attache à mon évolution et à mon progrès et ça c'est quelque chose qui en neurosciences, on en parle beaucoup, tu as besoin continuellement d'évoluer, de t'adapter, de changer pour que justement tu aies un sentiment d'évolution et donc de bien-être parce que le progrès nous amène aussi plus de bien-être donc il y a vraiment une belle situation de win-win qui se crée. Avec ça, vas-y.
29:13.03
Caroline
En fait chaque expérience t'apporte quelque chose et donc tu ressors jamais la même en fait après un job et donc forcément après t'as d'autres attentes.
29:24.44
Margaux-Ilona Letouche
Ça fait évoluer ce que tu veux, ce que tu souhaites. On en revient au fait aussi où tu disais, ça te permet de savoir davantage ce qui te plaît, ce qui te passionne, ce sur quoi tu as envie de continuer, vers quoi tu as envie d'aller. En fait, ça te donne à chaque fois de l'information sur ces points-là.
29:39.65
Margaux-Ilona Letouche
Moi j'avais une petite question, on en a parlé un peu là et plus t'en parles plus ça me donne envie de te questionner un peu sur la relation qu'on peut avoir à l'argent, le rapport qu'on peut avoir à l'argent. Alors en tant que femme certes mais aussi en tant que CEO puisque je sais que c'est un poste dans lequel t'as de toute façon une casquette financière monétaire importante
29:58.42
Margaux-Ilona Letouche
Puisque du coup tu prends les dernières décisions et t'es celle qui va finir par dire oui non pour certaines choses. Comment est-ce que tu gères justement ce rapport, cette relation à l'argent dans ces réunions là qui ont un impact fort ? On l'a dit quand on cherche à connaître les critères de création de valeur, le critère financier en est un et pas des moindres. Comment est-ce que tu gères ça toi ?
30:24.22
Caroline
Alors déjà moi j'ai été élevée dans une culture protestante. Et ça c'est je pense quelque chose d'assez important, c'est l'argent de l'entreprise et l'argent de l'entreprise. Donc ça c'est quelque chose d'important.
30:28.06
Margaux-Ilona Letouche
Mm-hmm.
30:40.59
Caroline
Et donc il y a plusieurs choses dans ta question, moi ce que j'entends. Donc il y a le rapport au salaire, le salaire des uns et des autres. C'est vrai que le salaire fait partie des... Déjà c'est une composante du job, donc ça c'est quelque chose d'hyper important.
30:58.16
Caroline
Et c'est vrai que parfois les femmes, alors ça c'est peut-être un peu plus genré, mais moi j'ai rencontré, alors si je fais sur toutes les personnes que j'ai managé, hommes, femmes, c'est vrai qu'il y a beaucoup plus de facilité pour un homme à parler de salaire que pour une femme, en tout cas de moi ce que j'ai pu constater.
31:16.56
Caroline
Et mesdames, le salaire fait partie de votre job à part complètement intégrante. Donc il faut en parler, c'est quelque chose d'important parce que ça en fait partie. On ne peut pas dissocier les choses. Ensuite, le salaire est rattaché à un job et non pas à une personne. Le salaire définit le job et ne définit pas la valeur de la personne.
31:34.65
Margaux-Ilona Letouche
Hmm. Hmm.
31:34.92
Caroline
Donc vous pouvez d'autant plus en parler, puisqu'on ne parle pas de vous, on parle du job. Donc ça, c'est quelque chose aussi qui est assez important à garder en tête. Et moi, je pense que ça me permet aussi, du coup, de me distancier par rapport aux décisions qu'on peut prendre, c'est de se dire, voilà, de rester toujours très rationnel sur ces sujets-là et de se dire, bon ben voilà.
31:55.49
Caroline
concernant les niveaux de salaire, en tout cas on en est là. Pour des décisions qui ont attrait à l'entreprise, donc le compte de résultat de l'entreprise et comment est-ce qu'on décide d'économiser ou d'investir, ça c'est quelque chose que je fais toujours en équipe parce que dans le fond, quand on est directrice générale,
32:11.51
Margaux-Ilona Letouche
Mm-hmm.
32:16.51
Caroline
l'opérationnel est réalisé par les équipes. Nous on est là encore une fois pour insuffler, pour questionner, pour challenger, mais c'est pas nous à la fin qu'allons faire. Donc dire, bon bah là, moi je veux que tu m'économises 10%, je pense pas qu'on soit la bonne personne pour le faire. Et on se disait tout à l'heure qu'il y a des experts, il y a des personnes qui savent,
32:36.48
Caroline
je pense que c'est important et quand on doit faire des coupes ce qui fonctionne le mieux alors évidemment ben voilà moi j'ai fait comme tout le monde j'ai pris des décisions des beautés en disant mais ça on arrête ça marche jamais ce genre de choses l'idée c'est de se dire on réunit les équipes et puis ben voilà il y a quelqu'un qui va dire voilà moi j'ai besoin de temps de budget pour faire ça et c'est arbitrer en équipe et si vraiment on n'arrive pas à trouver un consensus mais sachant qu'on a tous un objectif commun
33:03.32
Caroline
là il y a un arbitrage et l'arbitrage en effet je dois le faire et l'arbitrage est biaisé parce que en base je suis biaisé, on est tous biaisés et donc oui j'ai un biais et c'est ok d'avoir un biais en fait.
33:11.44
Margaux-Ilona Letouche
Mm-hmm.
33:16.27
Caroline
Et c'est toujours, et ça c'est quelque chose que moi j'ai toujours dit à mes équipes, c'est soyons d'accord pour pas être d'accord. Il y a un moment quand quelqu'un arbitre, quand il y a une décision qui est prise, bah parfois on n'est pas d'accord. Mais il faut y aller parce que c'est comme ça. Et voilà, on le fait ensemble et on continue d'apprendre.
33:36.25
Margaux-Ilona Letouche
Justement, ça me permet de raisonner sur la notion de prise de risque. C'est un point que j'aimerais partager avec les différentes femmes que j'invite dans le podcast. Quelle est ta relation au risque justement ? Est-ce que plus tu montais, plus tu as évolué, plus tu as dû prendre des risques ? Ou est-ce que tu as pris des risques dès plus jeune ? Comment est-ce que tu as géré ça ?
33:58.28
Caroline
Ça dépend de ce qu'on appelle un risque. C'est toujours la même chose. Si on prend le référentiel, si on se dit je suis le référentiel, c'est quoi un risque ? C'est un risque de se dire je prends un job sur des compétences ou sur un pyrémètre que je ne connais pas. Est-ce que ça c'est un risque, sachant que je reste dans le même groupe ?
34:15.83
Caroline
Est-ce que c'est vraiment un risque ? Est-ce que le risque, c'est de perdre son travail ou le risque, c'est de ne pas avoir la bonne réponse ? Typiquement, le risque de ne pas avoir la bonne réponse, pour moi, en tout cas, c'est pas un risque. Mais pour quelqu'un d'autre, ça va être un risque. Donc, voilà, est-ce que le risque est souvent, en fait, dans les entreprises, on va avoir des risques où on dit changer de métier, changer de périmètre, on va dire,
34:29.38
Margaux-Ilona Letouche
Très personnel.
34:42.69
Caroline
et changer de fonction en même temps, donc prendre, si je prends un échelon et en même temps je change de périmètre d'activité, ça c'est risqué, pour certaines personnes c'est risqué, c'est trop risqué, pour d'autres en fait c'est ok. Moi j'aime changer, je suis très curieuse, c'est vrai que je trouve que aujourd'hui, qui plus est aujourd'hui en fait, on est très environné, moi j'ai un truc qui s'appelle la théorie du pire, donc c'est souvent qu'est-ce qui peut m'arriver de pire.
35:11.82
Caroline
Et ce qu'on se rend compte, c'est souvent ce qui peut arriver de pire dans un job professionnellement parlant, c'est que ça se passe mal. Quand on est dans un grand groupe, en fait, ça se passe mal. Il y a quand même pas mal de cordes de rappel, il y a beaucoup de, soit les ressources humaines, que ce soit ses patrons hiérarchiques, que ce soit, il y a des comités
35:23.51
Margaux-Ilona Letouche
Merci beaucoup.
35:34.21
Caroline
qui peuvent nous aider à progresser, il y a énormément de solutions qui font que quelque part on peut mitiger le risque. Moi je me suis jamais dit je prends un risque d'aller chercher un nouveau job, ça j'ai jamais eu cette approche-là.
35:52.52
Caroline
Par contre, c'est vrai que comme tout le monde, en fait, je me suis plantée sur certaines choses et c'est toujours la même chose. Quand on prend la décision, au moment où on prend la décision, c'est la meilleure décision qu'on puisse prendre parce qu'autant t'es, c'est la meilleure décision qu'on puisse prendre. Et puis des fois, on se rend compte que finalement, peut-être qu'on aurait pu le faire différemment, et bien on réajuste. On réajuste, il est toujours temps de réajuster et de se dire voilà, voilà,
36:20.62
Caroline
j'avais pas vu ça, donc est-ce que je peux pas finalement le faire différemment ? Donc c'est plutôt ça. Et c'est toujours de se dire comment est-ce que je suis environnée, qui va être avec moi, comment est-ce que je construis en fait l'écosystème avec moi, pour que ce soit agréable. Parce que ça aussi c'est quelque chose d'important, c'est vrai que moi c'est la notion de plaisir qui est importante pour moi,
36:22.79
Margaux-Ilona Letouche
Oui.
36:48.06
Caroline
Et j'ai besoin de m'amuser dans mon travail, j'ai besoin de prendre du plaisir, j'ai besoin d'apprendre énormément. Et ça pour moi c'est le plus gros risque. Le plus gros risque pour moi c'est de prendre quelque chose où je m'ennuie, où je vais rien découvrir, où ça va être la routine. Ça c'est un gros risque pour moi.
37:05.16
Margaux-Ilona Letouche
Le risque est finalement hyper personnel et différent pour tout le monde. Moi, j'aimerais savoir à quel point tu t'accompagnes tes équipes pour justement aller chercher peut-être davantage de risques. Alors, dans risque, il y a aussi, tu l'as dit au début, c'est un peu, faites-le oser, avoir un peu...
37:23.34
Margaux-Ilona Letouche
le fait de se dire on va faire le quand même parce que avec la théorie du pire au pire des cas de toute façon il n'y a pas grand chose que vous pouvez perdre oui ça peut gêner un peu l'égo j'aime bien dire que ça peut gratter un peu ou hériter un peu l'égo parfois parce que on aime quand même gagner et c'est normal et le cerveau et le conscient encore plus aime gagner mais comment est-ce que toi tu arrives à accompagner justement cette prise de risque pour tes équipes ?
37:49.89
Caroline
Je crois que c'est hyper personnel en fait, la prise de risque. Et quand tu pilotes une équipe, tu n'as pas envie qu'elle prenne des risques. En fait, le risque d'équipe, je pense que c'est quelque chose qui est très important, c'est de se dire, toi, il y a ce que tu vas décider pour toi, ce qui t'engage et qui correspond à ta personnalité. Et ensuite, l'équipe est au service toujours de l'entreprise. Donc ça, c'est quelque chose qui est important.
37:56.54
Margaux-Ilona Letouche
N'est-ce pas ?
38:15.42
Caroline
Et il y a une intelligence collective au niveau d'équipe qui se met en place. Jamais l'équipe va dire bon ben attends, on va faire ça, on va se mettre en risque. Parce que c'est pas ça qu'on te demande en fait. Dans une entreprise, on te demande de sécuriser tes actions pour justement atteindre l'objectif que tu te fixes. Donc ça, c'est quelque chose qui est important et qui...
38:27.43
Margaux-Ilona Letouche
Mmh.
38:42.90
Caroline
La manière dont tu engages l'équipe, c'est de se dire comment on se dit les choses et on décide de choses ensemble.
38:56.99
Caroline
où on arrive en équipe à atteindre ces objectifs. Et c'est ça qui est compliqué parce qu'aujourd'hui on est dans des mondes qui changent énormément, qui évoluent, on doit tous plus ou moins transformer ça, changer les cultures, etc. C'est des choses qui ne sont pas neutres et donc c'est ça qui est vraiment dur.
39:19.26
Margaux-Ilona Letouche
Donc l'inverse en fait, s'assurer de créer de la sécurité plutôt que de créer un endroit de risque ou est-ce que la sécurité c'est justement d'être ok avec le fait que ça change et que ça soit évolutif et donc d'être adaptable ?
39:31.99
Caroline
En fait, tu vas avoir des stratégies d'entreprise qui peuvent être peut-être plus ambitieuses. On va dire on veut aller chercher tel résultat et toi tu regardes tes chiffres, tu regardes tes actions et tu te dis là ça va être difficile d'y arriver. Donc est-ce qu'on doit prendre des risques pour y arriver ou est-ce qu'on doit sécuriser un maximum pour arriver à quelque chose qui sera en dessous de l'objectif ?
39:53.59
Caroline
donc ça c'est des choses en effet que tu discutes énormément en équipe et tu essayes de trouver des solutions ensuite il n'y a pas une réponse il y a plein de réponses en fonction du contexte etc mais c'est vrai que toi ton job c'est de se dire tu dois créer l'environnement pour que ton équipe soit le plus en sécurité pour arriver à un objectif tu peux pendant une période tu vois de très restreintes de deux mois où tu te dis ok là on
39:55.09
Margaux-Ilona Letouche
Oui. Oui.
40:22.35
Caroline
pendant deux mois, on y va à fond et on prend telle et telle décision, etc. Mais tu dois toujours t'assurer, déjà que ce soit bien encadré, mais surtout en fait que c'est pour une finalité, tu vois, qui est la demande de l'entreprise. Encore une fois, tu n'es que de passage et tu es là pour répondre
40:25.37
Margaux-Ilona Letouche
Delimité.
40:44.55
Caroline
à une ambition qui est plus grande que toi, il y a des objectifs qui te sont fixés par tes boss et par ton conseil d'administration, etc. C'est quelque chose, tu réponds à un objectif qui t'est fixé. Donc c'est quelque chose d'assez important et tu transmets ça à l'équipe et tu travailles avec ton équipe pour arriver au résultat.
41:08.57
Margaux-Ilona Letouche
Quelle a été ton plus grande challenge quand t'es passé CEO, quand t'as démarré le poste de directrice générale ?
41:15.84
Caroline
Alors moi, mon premier poste de directrice générale, en fait, j'ai changé de groupe. J'ai changé de groupe, changé de culture. Mon plus gros enjeu, en fait, c'était de... Par contre, je suis restée dans des domaines que je connaissais. Je suis restée dans le monde de l'énergie qui est mon domaine.
41:34.09
Caroline
Et donc le plus gros challenge auquel j'ai fait face, c'était de comprendre la culture d'entreprise. Est-ce que tu peux vraiment changer la culture de l'entreprise ? Tu peux changer les méthodes, tu peux faire évoluer pas mal de choses. Mais le plus gros enjeu pour moi, c'était de vraiment comprendre la culture et les drivers de mon équipe.
42:00.09
Caroline
Et d'ailleurs très rapidement on est parti tous ensemble faire un offsite de deux jours et on a beaucoup travaillé sur la performance émotionnelle. Et ça pour moi c'était super important, c'était de comprendre en fait, et d'ailleurs ça a été important pour nous tous, ça a été assez fondateur.
42:19.41
Caroline
de se dire ok, on est qui, qu'est-ce qu'on veut, le succès pour moi ce serait quoi ? Individuel, collectif, la gradation des émotions, parce que voilà, moi quand je suis vraiment pas contente, je vais l'exprimer d'une manière qui peut-être va parler à personne et puis mon voisin, lui, ça sera complètement différent.
42:39.22
Caroline
Donc ça c'était quelque chose d'important. On s'est dit beaucoup de choses, on s'est fait accompagner. On a pris une coach géniale d'ailleurs. Et on a avancé comme ça tous ensemble. Et ensuite ça nous a permis aussi, je disais en fait, on évolue tous. Ensuite on a allé faire de la négo intuitive, on a fait pas mal de choses. Mais le plus gros challenge c'était ça, c'était de comprendre en fait humainement
43:08.61
Caroline
Comment est-ce qu'on allait travailler tous ensemble ? Non, c'est pas le cas, parce que quand t'as une direction générale, t'es seule.
43:12.84
Margaux-Ilona Letouche
Dans ce que tu partages là, j'ai un peu l'impression que finalement, tout au long de ton parcours, tu n'as jamais été seule. Tu n'as jamais été vraiment... Tu n'es jamais sentie seule dans une situation. Est-ce que c'est le cas ou pas ? Je parle beaucoup du collectif, etc., donc ça m'intéresse de, tu vois, connaître cette...
43:34.39
Caroline
Oui, parce que c'est ton job de manager le collectif, c'est ton job. Et donc, tu es toujours en train de travailler avec le collectif. Tu n'es rien sans ton équipe. Ensuite, tu es vraiment seul parce qu'au final, c'est toi qui orbite, c'est toi qui prends les décisions. C'est toi qui dois faire attention aux petits détails et aux grandes choses aussi.
43:45.25
Margaux-Ilona Letouche
Mmh.
44:05.00
Caroline
Quand je disais qu'on n'est que des passeurs, oui mais on a souvent un patron, un board, et donc c'est vrai qu'on est toujours en train de faire un grand écart finalement. Et oui tu te sens seule, il y a une solitude, on parle beaucoup de la solitude dirigeante,
44:25.66
Caroline
Moi je me fais régulièrement accompagner, c'est des choses qui sont importantes pour moi. Et puis j'ai tout un écosystème de pères, de mentors, de personnes que je vois régulièrement, qui je partage en fait.
44:26.40
Margaux-Ilona Letouche
Et où est-ce que tu les as ? Pardon, je t'ai coupé.
44:46.34
Caroline
Non mais avec qui je partage parce que c'est très important aussi d'avoir des regards extérieurs. C'est hyper important d'avoir des regards extérieurs. Et pour moi en tout cas, avec ma personnalité, c'est important de ne pas rester justement dans cette solitude.
45:02.08
Margaux-Ilona Letouche
Et où est-ce que tu as trouvé ces personnes-là et ces pères et ces mentors ? Comment est-ce que tu as géré cette recherche-là ? Est-ce qu'ils te sont tombés dessus ? Ou est-ce que tu as dû aller chercher ? Ou est-ce qu'il y a des organismes qui t'ont accompagné ? Comment est-ce que tu as fait cette recherche ?
45:16.92
Caroline
Il y a plusieurs choses, la première fois je me suis fait coacher, c'est ma boîte qui m'a payé le coaching parce que mon premier job de directrice, j'étais dans un comité de direction, j'étais un peu jeune et autour de la table en fait je voyais bien que j'étais directrice du risque justement.
45:43.37
Caroline
Et ce qui était intéressant, c'est que mes pères, donc les autres directeurs, étaient beaucoup plus âgés que moi, on n'avait pas de sens d'intérêt commun. Et donc là, je me suis dit, bon, il faut que je me fasse aider par une coach. Donc, je suis allée voir le directeur général de l'époque et je lui ai dit, voilà, j'aimerais pouvoir bénéficier d'un coaching. Et donc là, c'est vraiment l'entreprise qui m'a fait rencontrer plusieurs coaches. J'en ai choisi une.
46:11.78
Caroline
avec qui j'ai beaucoup appris et j'ai découvert en fait ce métier de coach. Et donc là, c'était au moment aussi, il y avait des réseaux qui se mettaient en place, donc les réseaux.
46:22.40
Caroline
Les réseaux nous proposaient des mentors, enfin bon, il y avait tout ça. Et donc là, j'ai des réseaux internes, de femmes d'ailleurs, qui nous proposaient des mentors. Et donc là, j'ai un petit peu découvert ce que c'était le coaching, le mentoring. Et puis, très vite, en fait, moi dans le groupe dans lequel j'étais, on m'a dit, voilà, c'est important d'avoir un réseau, il faut se faire un réseau, etc.
46:25.36
Margaux-Ilona Letouche
Les réseaux, les réseaux en interne ?
46:47.91
Caroline
Et je trouvais ça très sympa d'aller voir les uns les autres qui me partagent leur expérience et qui m'aident sur des sujets très précis. Donc je me suis constituée un petit peu des mentors, c'est des personnes avec qui j'ai travaillé, qui sont plus âgées que moi en tout cas.
47:07.24
Caroline
et qui m'ont aidé à prendre des postes, qui me donnent toujours un regard extérieur sur ce que je fais ou sur la manière dont j'aborde certains sujets. Il y a aussi, et ça je ne l'ai pas dit, mais à chaque fois que je prends un poste ou que j'ai accepté des jobs de direction générale, alors moi je suis mariée, je suis remariée même d'ailleurs,
47:35.40
Caroline
et c'est des décisions aussi familiales, parce que ça engage toute la famille.
47:42.88
Caroline
Donc ces jobs-là, on les fait à 200% et donc ça engage la famille. Il y a quelque chose qui se met en place au niveau de la famille, soit avec mon mari, mais même moi j'ai une grande fille qui a 18 ans, même avec une grande fille. Il y a des échanges qui se créent parce qu'il y a des situations qui font que la famille aussi fait partie de mon écosystème et donc c'est important aussi d'en discuter.
47:42.84
Margaux-Ilona Letouche
Mm-hmm. Mm-hmm.
48:12.96
Caroline
Et puis c'est beaucoup les rencontres. C'est beaucoup les rencontres mais encore une fois ça correspond moi à ma personnalité. Il y a des CEOs, il y a d'autres personnes qui n'ont pas du tout mis en place ce type de fonctionnement. Moi c'est vrai que ça correspond à ma personnalité. J'en ai besoin et c'est pas que d'ailleurs j'ai des mentors, des personnes qui m'aident, c'est pas que des managers d'ailleurs. Donc ça c'est intéressant.
48:31.20
Margaux-Ilona Letouche
Oui.
48:42.67
Margaux-Ilona Letouche
Aller chercher son inspiration à d'autres endroits et avec d'autres casquettes. Parce qu'on peut apprendre finalement de tout le monde. Et ça partage aussi cette idée de collectif finalement. Donc oui c'est ton job en tant que CEO de faire gérer le collectif etc. Mais en même temps on va aussi chercher dans le collectif à être inspiré. Mais ça résonne avec ce que tu partages et avec ce que tu disais au début sur le leadership aussi finalement.
48:52.50
Caroline
Exactement.
49:10.86
Margaux-Ilona Letouche
cette idée de, on va tous chercher quelque chose, un but qui est plus grand que nous, quelque chose qui est plus fort que nous, bah on a besoin de s'accompagner du collectif là-dessus. Moi j'aimerais bien savoir ce que tu penses qui aurait été différent si la version homme à ta place. Ouais.
49:25.96
Caroline
Aucune idée, franchement. Non mais moi j'ai rencontré des hommes féministes.
49:32.35
Caroline
J'ai un parcours qui a eu des moments d'accélération, il se trouve que moi j'ai beaucoup évolué dans des hommes, dans des milieux masculins, donc c'est souvent des hommes en fait, qui m'ont poussé, qui m'ont proposé de supers opportunités. Donc là je peux pas te dire ce qu'ils auraient dit de différent, ça je sais pas.
49:43.11
Margaux-Ilona Letouche
J'aurais demandé l'ambition masculine. Ouais.
49:57.02
Caroline
t'aurais pas demandé l'ambition féminine, mais ça, ça serait intéressant de connaître leur définition.
50:05.47
Margaux-Ilona Letouche
Ouais, c'est clair. Et de connaître l'ambition masculine. Qu'est-ce que l'ambition est masculine et qu'est-ce que l'ambition est féminine ? Merci. On termine sur les deux dernières questions, Caroline. Je sais que ça passe trop vite. Moi, j'aimerais, comme je l'avais dit à chaque fois, passer des heures. En plus, j'ai plein d'autres questions qui sont venues pendant qu'on discutait, mais malheureusement, il faut qu'on s'arrête. Les deux dernières questions, l'avant-dernière, c'est quel est le pire conseil qu'on t'ait jamais donné ?
50:28.61
Caroline
Le pire conseil qu'on m'ait donné c'est, je crois que c'est pendant un entretien justement, tu sais les entretiens là avec les ressources humaines, au moment où on cherche des nouveaux jobs, c'était je crois de faire, je crois qu'on m'a dit il faut que tu sois patiente je crois.
50:55.13
Margaux-Ilona Letouche
Sois patiente ma fille !
50:57.23
Caroline
Je crois que c'était ça, je suis sortie de cet échange en me disant mais ça c'est un drôle de conseil quand même puisque c'était une époque où j'étais assez jeune et je me disais mais c'est justement quand on est jeune qu'on doit expérimenter,
51:15.96
Caroline
empiler les compétences, empiler les expériences, etc. Et je me souviens en fait, ça m'avait vraiment interpellée. J'étais sortie un petit peu sidérée en me disant, mais ça c'est quand même un drôle de conseil. Parce que voilà, c'est vrai que j'étais tout flamme, mais en même temps, moi je m'étais dit, quand on est jeune, on doit tester plein de choses, parce que peut-être que voilà,
51:36.63
Margaux-Ilona Letouche
Oui.
51:38.34
Caroline
c'est important de tester très vite si on aime le management, si on n'aime pas le management, si on aime tel sujet, tel autre sujet. Et donc c'est vrai qu'en sortant de cet échange, je me suis dit, tiens, oui, je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'être très patiente en tout cas.
51:55.01
Margaux-Ilona Letouche
C'est hyper intéressant. Je pense qu'on pourrait faire un podcast entier sur être patiente ou pas patiente, sérieusement. Parce que je pense que des deux côtés, il y a des bonnes informations. Je sais que dans l'idée de la patience, il y a aussi l'apprentissage que tu fais à travers cette patience-là. Et en même temps, comme tu l'as dit, je pense qu'en effet, être trop patiente et attendre trop longtemps sur un siège, c'est aussi perdre la possibilité d'apprendre des choses. Donc j'aime beaucoup ce pire conseil de soit patiente, ma fille.
52:19.51
Caroline
Non, non, et puis, sincèrement, c'est un conseil qui m'avait à l'époque vraiment interpellé. Mais avec le recul, évidemment, c'est un bon conseil aussi d'être patient. Oui, parce que dans la patience, il y a le fait d'être posé, il y a le fait d'intégrer les choses. On n'a pas le temps d'intégrer si on va trop vite. C'est hyper important. Donc, il y avait, il y a forcément du bon. Mais d'ailleurs, dans toutes les choses qui nous interpellent, il y a toujours du bon. Mais c'est vrai que
52:26.61
Margaux-Ilona Letouche
Ah ouais. Mmh.
52:49.44
Caroline
Je me souviens, voilà, c'était un conseil que j'avais reçu et je m'étais dit, bon, quand même... Voilà, exactement. Alors le meilleur conseil qu'on m'ait donné, c'est... Alors comment est-ce que je vais le reformuler ?
52:54.51
Margaux-Ilona Letouche
Pas tout de suite ! Quel est le meilleur conseil qu'on t'ait donné du coup ?
53:08.39
Caroline
c'est de ne pas confondre en fait ce pour quoi on a de l'assurance, non, c'est de ne pas confondre ce pour quoi on a de l'intérêt et qui nous attire avec ce dans quoi on se sent le mieux. Et ça c'est un très très joli conseil et c'est vrai que c'est quelque chose qui est important en fait, c'est de ne pas confondre les deux. On peut avoir énormément d'attirance
53:35.06
Caroline
énormément d'intérêt, énormément d'envie vers quelque chose, mais ce n'est pas forcément ce dans quoi on se sent le mieux.
53:41.49
Margaux-Ilona Letouche
C'est hyper puissant parce que je pense qu'on mixe un peu ça. Je pense qu'on s'imagine que ce qui nous attire et ce pour quoi on a de l'intérêt est forcément ce vers quoi on sera bien. Là où c'est pas forcément le cas justement parce que des fois on connaît pas non plus l'environnement, l'atmosphère qu'il y a autour de cette thématique-là parfois.
54:04.55
Margaux-Ilona Letouche
C'est un conseil hyper profond, j'ai envie de dire, sur ce surquant. On a envie de travailler, de passer beaucoup de temps, parce que je pense qu'il faut le rappeler. Dans ce podcast, il y a beaucoup de femmes qui travaillent énormément. On n'est pas sur des postes où les heures sont vraiment quadrillées et comptées. J'ai même des femmes avec qui je parle des enfants et elles passent du temps avec leurs enfants et après elles retravaillent.
54:25.74
Caroline
et je vous remercie.
54:32.48
Margaux-Ilona Letouche
Peut-être que c'était ton cas aussi, mais en tout cas, on est sur un travail, tu l'as dit, on vous est à 200% dans le travail, donc voilà, on se donne dans ce travail-là. Et cette phrase-là, je trouve qu'elle est hyper intéressante, justement aussi dans ces postes-là, de CIO ou d'autres postes dans lesquels on va se donner à 200%, je pense notamment à des postes qui sont des postes de chercheurs aussi.
54:53.81
Margaux-Ilona Letouche
C'est des personnes qui vraiment se donnent à 200% mais toujours rajouter à se re-questionner sur est-ce que c'est ce qui me fait du bien ou en tout cas dans lequel je suis bien au-delà même de simplement l'idée de l'intérêt. Comment est-ce que toi tu l'as appliqué dans ta vie ? On terminerait là-dessus, j'avoue mais j'ai un peu envie d'en savoir un peu plus. Comment est-ce que tu as appliqué ce conseil dans ta vie du coup ?
55:19.46
Caroline
Je pense que c'est un peu le test and fail. C'est de se dire, ça j'ai envie de le faire et puis j'ai testé et puis ça m'a pas plu finalement, je me sentais pas bien. Je pense que ça c'est des choses qui sont... Ouais, c'est tous les jours en fait.
55:37.43
Caroline
tous les jours t'essayes des choses et puis quand ça marche pas t'as toujours ta boussole interne il y a toujours quelque chose et moi c'est physique en fait physiquement en fait je ressens quelque chose et je me dis non mais là ça me correspond pas donc voilà mais de manière assez simple dans le fond
55:54.02
Margaux-Ilona Letouche
En prenant un petit peu de recul et en écoutant justement un petit peu ce qui se passe en toi ou autour de toi en tout cas. C'est ça ?
56:00.100
Caroline
Oui je pense que ça c'est très important, c'est vrai que bon après, toi et moi on n'a pas le même âge, donc forcément quand tu prends de l'expérience, quand tu vieilles, il y a des choses qui... voilà, t'as des radars, t'écoutes davantage tes intuitions forcément, parce que t'as déjà essayé, tu sais que ça va pas marcher, donc du coup tu te fais un peu plus confiance, ça c'est aussi des choses qui sont importantes.
56:13.57
Margaux-Ilona Letouche
Mmh...
56:25.04
Caroline
Et puis t'as envie de te sentir bien en fait, t'as juste envie de te sentir bien, donc c'est ce qui fait aussi, c'est le moteur principal, c'est se sentir bien.
56:35.32
Margaux-Ilona Letouche
Merci, on termine sur ça. Suis ces intuitions et se sentir bien. Merci infiniment pour tous tes partages, Caroline. C'était passionnant comme à chaque fois. Merci infiniment pour tous les conseils que t'as partagés, les stratégies. Moi, j'avais envie d'être la petite mouche avec toi dans ton quotidien de CEO ou autre. Merci beaucoup pour ce partage hyper authentique, pour tous ces conseils. Je sais à quel point tu...
57:02.57
Margaux-Ilona Letouche
là tu vas être mentor pour beaucoup de femmes et hommes peut-être qui vont écouter ce podcast donc encore une fois merci et pour ceux qui nous écoutent on se retrouve dans deux semaines pour le prochain épisode
57:13.56
Caroline
Merci Margaux-ilona
